L’impact des oiseaux sur les personnes porteuses de handicap et en particulier sur des personnes atteintes d’autisme.
Depuis quelques années déjà, l’IME Les Colibris situé à Chevigny Saint- Sauveur travaille en partenariat avec l’association Les Chouettes du cœur. Cet établissement accueille des enfants, adolescents et jeunes adultes atteints d’autisme.
La particularité de cette pathologie rend difficile la socialisation et les interactions avec d’autres pairs. Les échanges semblent parfois impossibles dans la mesure où le jeune est en repli total sur lui-même et s’oppose à tout contact avec l’extérieur.
Avec des outils et des méthodes adaptés, nous parvenons à faire émerger chez ces personnes des regards, des sourires et à leur faire acquérir des comportements leur permettant d’établir un contact avec d’autres personnes. L’idée de travailler avec l’association Les Chouettes du cœur est née des besoins des jeunes accueillis qu’ils pouvaient avoir sur le plan sensoriel. En effet, les sensibilités de ces personnes ne sont pas tout à fait identiques à celles des humains neurotypiques. Ils sont parfois hypersensibles au bruit, au toucher, à l’odeur… Les oiseaux de proie sont doux au toucher, impressionnants lors de leur envol et lorsqu’ils déploient leurs ailes et sont peu bruyant- en tout cas dans le contexte dans lequel nous les avons côtoyés-.
Nous avons vu au fur et à mesure des séances des jeunes de plus en plus attentifs, même parfois intrigués. Certains souriaient dès que nous arrivions sur le site, preuve que la séance allait leur apporter du bien-être. Toucher l’animal n’est pas chose aisée pour ceux qui sont sensibles. Avec du temps et de la patience, la plupart a accepté de caresser l’oiseau mais aussi de le réceptionner sans crainte. Nul n’est besoin de forcer la main, quand le jeune se sent prêt et intéressé, le contact se fait naturellement et le jeune est apaisé. C’est ce dernier qui décide du moment où il va aller à la rencontre de l’animal qui semble toujours prêt et disponible pour recevoir des caresses.
D’autres jeunes qui avaient des difficultés à rester assis et concentré plus de 5 minutes parvenaient à être attentifs pendant près de 30 minutes ce qui montre un intérêt certain pour cette activité. Le silence et le calme sont de rigueur lors de cette instance. Il est nécessaire d’adapter la séance en fonction des vulnérabilités des jeunes ce qui nécessite donc des réajustements afin que le reste du groupe ne soit pas impacté. Très rapidement, les jeunes présents se sont sentis bien ce qui laissait présager une bonne séance.
Enfin, la mobilisation du regard est une difficulté dont les jeunes accueillis souffrent. Il est compliqué pour eux de soutenir l’attention visuelle. Grâce au travail accompli avec les oiseaux, les jeunes sont parvenus à regarder longuement l’animal, à suivre son envol dans une direction et souvent avec le sourire et l’émerveillement pour certains.
Ce sont pour toutes ces raisons que nous sommes parvenus à travailler avec les oiseaux mais également avec de la persévérance et de la patience car le public ne permet pas toujours d’établir des liens aussi intenses.
Pour l’équipe de l’IME Les Colibris Emmanuelle Desoindre, Éducatrice spécialisée.